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En français avec les 4ème3
16 juin 2020

La poésie toujours...

Merci à Lina pour son travail, que j'ai complété : 4ème - Dire l’amour : fiche exercices

1er exercice : Voici le texte d’un poème de Paul Verlaine, non mis en forme.

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant

 D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime

Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même

Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.

 

Car elle me comprend, et mon cœur transparent

Pour elle seule, hélas ! Cesse d’être un problème

Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,

Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

 

Est-elle brune, blonde ou rousse ? Je l’ignore.

Son nom? Je me souviens qu’il est doux et sonore,

Comme ceux des aimés que la Vie exila.

 

Son regard est pareil au regard des statues,

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a

L’inflexion des voix chères qui se sont tues.

a-            Sachant qu’il s’agit à l’origine d’un sonnet écrit en alexandrins, recopiez-le en respectant la composition de ce genre de poème, sans oublier les majuscules en début de vers.

b-           Souligner les rimes, une couleur par rime. Repérer les rimes plates, croisées, embrassées.

Premier paragraphe : rimes embrassées

Deuxième paragraphes : rimes embrassées

Troisième paragraphes (vert) : rimes plates

Quatrième paragraphes (bleu et jaune) : rimes croisées

2ème exercice : Parmi les mots suivants, choisissez-en deux. Pour chacun proposez 2 ou 3 mots avec lesquels ils pourraient rimer dans un poème amoureux :

soleil – amour –parfum – douleur – personne

 

Amour : toujours, pour, humour, lourd, parcours, secours.

Douleur : couleur, sœur, cœur, bonheur, honneur, malheur.

3ème exercice : Lisez à haute voix l’extrait suivant.

  1. a.             Indiquez les allitérations et les assonances que vous entendez.
  2. b.            Selon vous, correspondent-elles aux sentiments exprimés ?

Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage, 
Et la mer est amère, et l'amour est amer, 
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer, 
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.

Pierre de Marbeuf, Recueil de vers, 1628.

 

son [air] pour mer, amer(e)

son [our] pour amour

Ce sont des assonances

son [m] pour mer, amour, amer, s'abîme

son [l] pour la mer, l'amour, l'amer, l'on, 

son [g] pour partage et orage

Ce sont des allitérations

Les sonorités mettent en évidence une alternance entre douceur et amertume pour mettre en évidence tous les points communs entre l'amour et la mer; le poètes jouent sur les ressemblances entre les mots et les sonorités.

 

 

4ème exercice : a. Lisez à haute voix les vers suivants en respectant la ponctuation. b. Repérez et identifiez les effets de rythme : enjambement, rejet, contre-rejet, coupe à l’hémistiche.  Je n’ai pas compris.

Mon âme a son secret, ma vie a son mystère (Félix Arvers, Sonnet, 1833.) Coupe à l'hémistiche c'est-à-dire au milieu du vers

 

Le moineau rit ; ce moqueur

Entend le doux bruit des chaînes

Que tu m’as mises au cœur. (Victor Hugo, « Un peu de musique », La Légende des siècles, 1859).

1er vers, coupe à l'hémistiche puis enjambement sur les deux vers suivant; "ce moqueur" peut être considéré comme un rejet par rapport à la construction de la phrase sur les deux vers suivants.

 

Voici plus de mille ans que la triste Ophélie

Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir. (Arthur Rimbaud, « Ophélie », 1895).

On repère un enjambement puisque la phrase dépasse le 1er vers pour se poursuivre sur le second. Le verbe passe, sur le second vers est rejeté par rapport à son sujet la triste Ophélie mais le vers se poursuit. Donc l'enjambement prend le dessus sur le rejet.

 

Vocabulaire des sentiments

1° La notion de famille de mots

Le mot amour peut-être le radical de nombreux mots. Trouvez un adverbe, trois adjectifs, deux verbes à l’infinitif, un nom commun qui se forment à partir de ce radical.

 

Adverbe : amoureusement.

Adjectifs : amoureux, amoureuse, aimable, aimant

Verbes : (s') aimer, désaimer, (s')amouracher

Nom commun : amour, amourette, amoureux, amoureuse

 

2° Les verbes qui expriment le sentiment amoureux

 

  1. Classez ces verbes qui décrivent le sentiment amoureux en fonction de leur intensité (faible, moyen, fort).

 

5) Brûler 3) aimer 4) adorer 8) idolâtrer 1) avoir des sentiments pour 7) aduler 6) chérir 2) avoir de l’affection pour.

 

 

 

Parvenez-vous à trouver autant d’antonymes ? = mots de sens contraire

 

1)    dédaigner quelqu’un 2) rejeter quelqu’un 3) détester 4) haïr 5) abhorrer 6) exécrer 7) abominer 8)vomir

 

 

 

3° J’invente des expressions imagées

 

L’expression « vivre d’amour et d’eau fraîche » signifie vivre de manière insouciante, sans se préoccuper des revenus nécessaires.

 

  1. Inventer des expressions imagées en remplaçant amour par d’autres sentiments, et, eau fraîche par d’autres éléments; tâchez d’associer les deux éléments avec cohérence. Exemple : vivre de haine et de sang.

 

-Vivre de bonheur et d’amitié

 

-Vivre de tristesse et de larmes

 

  1. Donnez ensuite une définition des expressions que vous avez inventées.

 

Vivre de bonheur et d’amitié : pour moi, cela signifie que quand tu as une vraie amitié avec une personne, tu es heureux. Même s’il peut y avoir des embrouilles, l’amitié est plus forte que l’amour.

 

 

 

Vivre de tristesse et de larmes : si tu es triste, au bout, tu lâches forcément des larmes et quand tu es au bout de ta tristesse, tu as pleuré toutes tes larmes.

Et merci à Lucas pour son très très bon travail de comparaison de poèmes de Rimbaud et Baudelaire sur l'amour fugace

 

Recherches POESIE Lucas Bolckmans

 

 

 

I -  Roman d’Arthur Rimbaud

 

 

 

I

On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans.
- Un beau soir, foin des bocks et de la limonade,
Des cafés tapageurs aux lustres éclatants !
- On va sous les tilleuls verts de la promenade.

Les tilleuls sentent bon dans les bons soirs de juin !
L'air est parfois si doux, qu'on ferme la paupière ;
Le vent chargé de bruits - la ville n'est pas loin -
A des parfums de vigne et des parfums de bière....

II

- Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon
D'azur sombre, encadré d'une petite branche,
Piqué d'une mauvaise étoile, qui se fond
Avec de doux frissons, petite et toute blanche...

Nuit de juin ! Dix-sept ans ! - On se laisse griser.
La sève est du champagne et vous monte à la tête...
On divague ; on se sent aux lèvres un baiser
Qui palpite là, comme une petite bête....

III

Le coeur fou Robinsonne à travers les romans,
Lorsque, dans la clarté d'un pâle réverbère,
Passe une demoiselle aux petits airs charmants,
Sous l'ombre du faux col effrayant de son père...

Et, comme elle vous trouve immensément naïf,
Tout en faisant trotter ses petites bottines,
Elle se tourne, alerte et d'un mouvement vif....
- Sur vos lèvres alors meurent les cavatines...

IV

Vous êtes amoureux. Loué jusqu'au mois d'août.
Vous êtes amoureux. - Vos sonnets La font rire.
Tous vos amis s'en vont, vous êtes mauvais goût.
- Puis l'adorée, un soir, a daigné vous écrire...!

- Ce soir-là,... - vous rentrez aux cafés éclatants,
Vous demandez des bocks ou de la limonade..
- On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade.

 

29    sept. 1870    Arthur Rimbaud

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

1)    A) Le poète passe habituellement ses soirées en ville dans des cafés bondés (ligne 3 « cafés tapageurs aux lustres éclatants »).

 

 

 

B) Ce soir-là, pour changer, il décide d’aller se promener « sous les tilleuls verts » (ligne 4 « On va sous les tilleuls verts de la promenade » et ligne 7 « la ville n’est pas loin »).

 

 

 

1)    A) Le cadre est agréable pour tous les sens (« bon », « doux », « parfums »).

 

 

 

B) Les sens sollicités sont :

 

- l’odorat (l.5 « Les tilleuls sentent bon » ; l.  « A des parfums de vigne et des parfums de bière.. »)

 

- l’ouïe (ligne 7 « Le vent chargé de bruits »

 

- la vue (ligne 9 « - Voilà qu'on aperçoit un tout petit chiffon »)

 

- le goût (« vigne », « bière », « champagne »)

 

- le toucher (ligne 6 « L’air est parfois si doux ; ligne 15 « on se sent aux lèvres un baiser »)

 

 

 

3) Le poète qui est d’humeur joyeuse et légère tombe amoureux dès le premier regard (coup de foudre) d’une jeune fille marchant à côté de son père, qu’il croise lors de sa promenade « dans la clarté d’un pâle réverbère ».

 

 

 

4) A) Dans ce poème est célébré l’amour courtois (insouciant, platonique, adolescent et timide).

 

 

 

B)   Le poète a tout juste dix-sept ans. C’est un adolescent qui est à la fois fougueux et timide, ce qui justifie son cœur léger et le fait qu’il tombe amoureux au premier regard. Il fait rire la demoiselle en lui écrivant des « sonnets » et est content quand elle lui répond. C’est un amour insouciant « On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans »).

 

 

 

 

 

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 – A une passante de Charles Baudelaire

 

 

 

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ?

Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être !
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais !

 

 

 

Charles Baudelaire, « A une passante », Les Fleurs du mal, 1857.

 

 

 

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1)    A) Le poète se trouve dans une ville, se promène dans une rue bondée (ligne 1 « La rue assourdissante »)

 

 

 

B)   Le cadre n’est pas vraiment propice à une rencontre amoureuse, car il y a beaucoup de monde, de passage, de bruits et les gens sont pressés et de mauvaise humeur (lignes 1 et 2 « La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, ». Alors que dans le poème de Rimbaud, la rencontre se faisait dans un cadre agréable, au milieu de la verdure, avec des parfums agréables.

 

 

 

2)   A) La femme est décrite comme riche et bien habillée (« fastueuse », « feston », « ourlet », « noble ») mais aussi très belle (« jambe de statue », « fugitive beauté »).

 

 

 

B)   La femme est fière d’elle et sereine alors que le poète se décrit comme « crispé », troublé, paralysé et fasciné par celle qui représente son idéal de beauté, physique et morale.

 

 

 

3)   A) Le poète est complètement fasciné par cette apparition, mais il sait que ce n’est pas réciproque. Il est en détresse car cela mélange à la fois le plaisir et la douleur.

 

 

 

B)   La femme est indifférente, elle a à peine regardé le poète, elle ne se rend compte de rien.

 

 

 

C)   Dans les deux tercets, le poète s’adresse directement à la femme (sans qu’elle puisse l’entendre). Il essaie de revivre l’instant fugace de cette rencontre. Il utilise une phrase interrogative et cinq phrases exclamatives pour exprimer son désespoir et son regret de ne pas pouvoir partager son amour avec elle.

 

 

 

III- Synthèse :

 

 

 

Les deux poèmes évoquent l’amour ressenti par un homme pour une femme inconnue, au premier regard, comme un coup de foudre. Tous les sens sont sollicités pour évoquer le lyrisme de l’amour.

 

Cependant, chez Rimbaud, la rencontre fugace est décrite de manière insouciante et joyeuse car elle se fait dans un lieu agréable (« On n'est pas sérieux, quand on a dix-sept ans
Et qu'on a des tilleuls verts sur la promenade »), alors que chez Baudelaire, elle est assez désespérée et sombre car elle a lieu dans une ville anonyme et bruyante et que l’amour ressenti n’est pas réciproque.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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